dimanche 5 septembre 2010

Notre décivilisation est en train de s'effondrer.


On nous parle depuis des décennies d'une crise économique dont chacun peut constater qu'elle est un état permanent, pas une crise.

Catastrophes « naturelles », catastrophes de guerres, subjectivismes au lieu de raison et d'intelligence, « progrès » soixante-huitards avec les ébranlements qui en découlent, volontés de connaissance de soi par des moyens venus d'ailleurs, individus manifestant leurs caractérologies plus ou moins agréables à greffer selon qu'on y est préparé ou pas, recrudescence du nationalisme ultra (1) réduisant « l'intégration » à une demande au faciès de se tenir sur la pointe d'une aiguille, autant d'éléments qui ont participé à notre décivilisation.

Notre décivilisation est en train de s'effondrer car une telle « phase » ne peut durer que quelques décennies.

Les émeutes de la faim à venir - y compris dans notre propre pays - excluent entre autres choses la nécessité qui se voudrait inéluctable pour certains fanatiques anti et pro d'avoir à mettre d'accord les français sur le Coran (ce qui nous permettra, justement, de ne pas exclure les musulmans) tout en remettant à sa place le peuple Républicain. C'est ce dernier qui a à mener notre pays de son verbe et de sa lumière - mais surtout de ses images les plus profondes - sans exposer ses ressentiments particuliers, offrant ainsi la possibilité d'entrer en relation avec l'autre sans qu'une minorité ayant entamé une carrière de Saints combatte tout effort culturel sous prétexte de paternité sur l'humanité (2) pour un ligotage de la réalité historique.

La population de ce pays est actuellement menée par un instinct d'imitation des images « des plus cons » dont la liberté d'aveugler autrui est érigée en droit de l'homme, tandis que l'alphabétisation est abandonnée au bénéfice de la dispersion dans des systèmes de modes bruyants - autant de fabriques à criminels - menant à la plus basse forme du contrat social actuellement en activité : rendre l'un content que l'autre n'ai pas envie d'une chose … et la faire pour l'emmerder.

Ainsi si notre décivilisation est en train de s'effondrer c'est bien naturellement parce que l'existence n'est plus supportable pour la grand masse.

Bien que notre monde soit dans un état épouvantable, nos gouvernements et autres arbitres du monde ne connaissent de commandements à nous adresser que « tu dois » tels Le Créateur lui-même. Il est de moins en moins possible de s'y conformer malgré les excès - parfois d'orgueils, tantôt de zèle dans la prostitution - de nos « psychologues des foules » qui se voudraient diriger éternellement nos consciences par aliénation (3).

Tout cela s'est fait au détriment de nos personnalités, de l'union de nos personnalités, en séparant le blanc, du noir, le verbe et la lumière des images.

Mais les images primordiales sont en nous, réapparaissent petit à petit, par influence éthique individu par individu - le plus efficacement dans le combat pour la cause noire - après étouffement par l'inflation psychique « judéo-chrétienne » de porteurs de dégénérescences de tous poils qui font un tel raffut qu'ils pensent que personne n'osera les attaquer. Ceci serait vrai si nous étions des primitifs mais nous sommes beaucoup plus civilisés que l'on nous laisse l'exprimer, avec au fond de nous-mêmes de 150 000 ans à 2 millions d'années d'images que l'on ne peut anéantir, ni testamentairement, ni télévisuellement.

Même si beaucoup veulent que l'on se réunisse autour de leurs conceptions - c'est-à-dire se réunir sur n'importe quoi amplifié à leur convenance - malgré cela, nous allons nous re-civiliser : l'humain est avant tout un être affectif, qui ressent la totalité première et la République comme seul système apte à transformer les communautés et leurs diversités intérieures en diversités de la communauté républicaine. La recherche de la conscience de soi, un soi forcément par nature à la fois sombre ou lumineux, ne peut conduire à terme qu'à un visage originel sympathique à moins que chaque médecin généraliste ne se prenne à l'orgueil de faire de ses patients des athlètes idéaux dans un monde ayant atteint la perfection alors que nous ne pouvons qu'espérer compléter, équilibrer ce monde.

Puisque j'ai évoqué au début de cet article les émeutes de la faim j'en termine en citant le Bureau International du Travail qui a recensé 81 millions de jeunes de 15 à 24 ans créant « une génération perdue » ; ce nombre de jeunes chômeurs devrait augmenter encore cette année … ces jeunes « moteurs du développement économique » aux vies gâchées peuvent « saper la stabilité de la société »…

… dès lors il est facile d'établir - en plus des diverses raisons d'optimismes énumérées plus haut - que ceux qui ramènent tout argent et tout pouvoir à eux sont sur une pente descendante : le futur est moins souriant pour eux, que pour nous.







(1) la misère rendant égoïste et méfiant par instinct mais aussi par prudence devant la montée de quelques mysticismes.

(2) ce qui ne peut être dans un monde interférent ; dans les temps à venir, ils sont nombreux ceux qui devront s'habituer à la neutralité… et à la modestie.

(3) voir la très pénible Elisabeth Levy figure culminante pour tout exemple de représentation d'incompétence et de bêtise pure, cristalline.

Les Palestiniés


Je vais ici exposer aussi bien que je vais le pouvoir ce que je pense de la situation au Proche-Orient.

L'épais voile d'obscurité dans lequel nous sont projetés et d'où nous viennent nos informations, puis nos idées, est important pour les manichéens ; il ne peut en rien influer sur un universaliste pensant autant à partir de l'univers qu'il est, que depuis l'univers qui l'a fait.

Dans un article sur le dualisme j'ai écris : « il y a deux réalités, une objective, l'autre subjective et nous devons tenir compte également du concept de vérité psychologique. Ce concept de nature psychique est une incontournable donnée aux éléments réels constatables, aux faits observables. Il agit sur la discussion rendant différent les plans de l'objectivité et de la subjectivité par ce que Kant appelait la « copule du jugement » (copulation du jugement). »

Ainsi, on aura beau tourner ce phénomène dans tous les sens, pour les juifs, la Judée est une vérité psychologique, vitale, originale, autonome. Pour les juifs sionistes, les conditions ont été remplies pour que l'idée d'Israël se manifeste en force. Les questions qui se posent alors sur les conditions d'orientation et d'adaptation des hébreux à cette situation ne servent à rien : des jeux de lumières objectives et subjectives, comme toujours et partout, universellement, sont activés.

Mais même si rien n'est absolument vrai il n'en demeure pas moins que quand on perd une chose, aucune solution intellectuelle ne peut venir à votre secours : cette chose est perdue ! Cette vérité là est convaincante plus que toute autre.

Il ne s'agit donc pas de rentrer dans un jeu intellectuel : les palestiniens qui étaient là, sur zone, ont vu « leur monde » détruit et en sont irrémédiablement blessés.

Nul n'est prêt à se laisser séparer de la terre qui le faisait vivre, de la maison qu'il habitait, des arrangements historiques et de ses effets qui sont les fondements de son équilibre.

Nul en ce bas monde n'est prêt à accepter que les conditions soient réunies pour décréter l'expulsion de son logement et de son lopin de terre sans opposer une vive résistance. Et ceci où que ce soit sur un plan terrestre… quand c'est tout un quartier qui est touché par une expulsion de masse, c'est tout un quartier qui s'oppose, quand c'est toute une région, il s'agit toujours de la même résistance.

Plus celle-ci se prolonge moins il faut s'attendre à ce que l'indulgence se développe : la résistance se radicalise aussi sérieusement que se développe le chaos dans les esprits.

Les palestiniens sont supposables savoir mieux que quiconque qui sont les palestiniens, certainement plus que ceux qui les empêche de fonctionner en tant qu'habitants chassés des lieux, certainement plus aussi que ceux qui les soutiennent après plus de soixante années de conflit sur le terrain.

Même le plus incompétent des sots comprend cela.

Les idées et convictions qui s'expriment sur ce sujet d'Israël et de la Palestine sont l'œuvre de confréries dont l'expérience n'est pas forcément d'être des palestiniens.

On parle de ces expulsés en mal, comme si le principe qui vous ferait défendre votre logement et votre lopin de terre était le mal !

Qu'en est-il alors de l'action qui vise à vous expulser ? Cette action là est-elle une résistance au pouvoir du mal ? Certes non ou votre éducation de l'esprit est une éducation malhonnête ; vous ne pouvez dans ce cas pas être considéré par autrui comme un ami possible et vous plaindre de votre isolement…

La seule manière juste et légitime de comprendre les palestiniens est de tenter l'expérience en vous même de penser à ce qui vous arriverait si vous étiez engagés par d'autres à devoir abandonner votre tranquillité pour que d'autres accomplissent ce qui est pour eux « un acte de grâce ». Un « état de grâce » vu par ses partisans comme solution la meilleure pour contrebalancer l'incompréhension de sa propre communauté humaine en dressant un rempart politico-théologique complet et suffisant, se basant sur l'incomplétude et l'insuffisance de sa zone d'élaboration.

Naturellement, les palestiniens résistent, tant pour leurs droits que pour se reconstruire, tandis que le lobby pro Israélien explique au monde en quoi consiste un travail de reconstruction qu'il faudrait mettre en place pour que le monde en finisse avec ses imperfections !

Avant que d'appliquer le moindre conseil ou souhait venant de ce lobby il conviendrait d'abord que les choses soient bien mises en place au Proche-Orient !

Nous avons assez de nos propres imperfections et notre propre jardin à cultiver, jardin dont il serait dangereux de vouloir chercher à nous expulser…

Tout cela signifie donc que la façon dont on nous presse de vouloir considérer les mouvements de résistances désespérés des palestiniens comme autant de mouvements terroristes, est une manifestation de terrorisme intellectuel indigne d'approbation pour qui aime les questions directes. Il devrait y avoir un sens des responsabilités lié aux faits tels qu'ils sont, pas aux phénomènes psychiques destinés à des productions littéraires. Au contraire il y a un intellectualisme visant à se dérober sur le chemin de la foi enfantine, c'est-à-dire fantasmant les faits tels qu'on voudrait qu'ils soient.

Les palestiniens sont donc isolés au sens où leur situation souffre d'une mauvaise compréhension ; l'épais voile d'obscurité dont j'ai parlé au début est constitué des reflets de la pensée de ceux qui s'abstiennent de toute complication à leur endroit. Ils sont nombreux. Ils sont nombreux même chez leurs défenseurs. Le plus souvent ils s'expriment autrement - et précisément autrement - que selon ce que sont les palestiniens.

Pour le coup, les complications ne manquent pas.

Pour le coup, quiconque souhaite s'exprimer sur le sujet doit se méfier de ceux qui entreprennent de défendre les palestiniens en état de possession de concepts, dont il est visible qu'ils sont autant de poèmes portant la trace des difficultés avec lesquels ils ont été écrits, sont autant d'échantillons d'instruments visant à des buts compliqués, plus compliqués que la situation d'expulsés des palestiniens.

Parfois même dans certains cas militants, tout semble bon … à un tel point que la contre productivité remplit aux conditions préalables qui ont menés à ce que des juifs sionistes décident de s'installer là !

Ces gens qui « se payent le luxe » de s'honorer à être défenseurs de « La Palestine » agissent avec de telles chinoiseries que le centre d'intérêt primordial de leur activité militante c'est eux, pas les palestiniens.

Je tenais à cet article pour vous transmettre en premier que je considère les palestiniens comme niés, un processus d'élimination psychologique de leur existence - et donc pas seulement un processus par la brutalité des armes - est en place.

Je tenais à cet article pour vous transmettre en second que la prétendue compréhension que certains ont « du problème palestinien » est une compréhension à l'aryenne.

Les seuls qui ont quelque chose à dire sont les palestiniens : ce sont ceux, qu'en fin de compte, on entend le moins.