mercredi 5 septembre 2012

Robert Faurisson : un astre mort et des soucoupes volantes.

Pourquoi parler de Robert Faurisson quand il n’existe pas un révisionniste qui soit d’accord avec l’autre, quand ces gens, entre eux, se disputent dans le piège de leur détention unique de la vérité ?

Il est de notoriété publique que les nazis n’ont pas été assez stupides pour nous laisser sous le nez les plans de leurs chambres à gaz, des locaux révélateurs ; ils n’ont pas non plus « confié leurs plans à des manouches ». Il est également de notoriété publique qu’ils avaient connaissance du maniement des explosifs.

Prendre les nazis pour des ânes au point qu’ils auraient construits des bunkers en béton de plusieurs mètres d’épaisseurs pour y coller une porte de cuisine « de chez ma grand-mère », là, tout de même, il faut être un peu détraqué ! Ce sont pourtant là les images d’un Alain Soral, individu à la psychose évoluant en toute liberté.

Puisque tous les documents, milliers de témoignages qui forment une inébranlable montagne, seraient invalides en tant que données « de la juiverie internationale » le mieux est de présenter ici le plan d’une chambre à gaz tel que l’a dessiné Art Spiegelman sur la base du témoignage de son père, survivant d’Auschwitz.

Dans la mesure où Art Spiegelman a refusé de faire un film « exploitant la shoah » - formule globuli antisémite – après son Œuvre Maus et dans la mesure où il a participé à « une exposition de caricatures sur l’holocauste » à Téhéran, je pense pouvoir convaincre les plus incultes et les plus naïfs, que Robert Faurisson produit un phénomène d’illusion, de fantaisie, de mensonges. En un croquis.



Certainement une génération d’habitués aux récits de science fiction et ne disposant pas du moindre début de bon sens peut ingérer des possibilités illimitées de rumeurs venant de cette manifestation psychique qu’est le révisionnisme.

Manifestation psychique sur laquelle il ne convient pas de lancer un cri d’alarme. Bien évidement le révisionnisme n’atteindra jamais les multitudes : le combat de Faurisson est un combat d’arrière-garde. C’est un peu comme avec le phénomène des soucoupes volantes : on voit quelque chose mais on ne sait pas quoi. Le révisionnisme n’a pas de corps matériel qui soit une preuve recevable : ces preuves échappent à la pesanteur d’une existence concrète, indubitable, comme le feraient des pensées. Tout au plus le chercheur se retrouve en face d’affabulations erronées destiné à irriter, car c’est ce qui est mis en jeu : irriter.

C’est pourquoi personne ne s’intéresse au cas Faurisson de crainte d’alimenter les fréquences d’un « délire expérimental » aussi évanescent qu’imprécis. C’est ainsi que le révisionnisme crée une situation basée sur le potentiel de certaines perceptions primaires et de phantasmes, car, justement, il s’agit de fantaisies inconscientes primaires, en gestation, visant à inonder avec peu de matériaux, d’illusions et de visions.

Sous l’optique d’un certain scepticisme vis-à-vis de Faurisson on peut donc rappeler un proverbe allemand : « deux témoins suffisent à attester l’entière vérité ».

Robert Faurisson « n’apprendra jamais » que ses preuves n’existent pas : il possède des preuves qui n’existent pas. Mais pour ceux qui sont en recherche de sensationnel, l’émotion inusitée suffit par excitation à culbuter le témoignage des sens : psychologie de la grande panique pour les soucoupes volantes, psychologie de l’antisémitisme pour Faurisson.

Cependant Faurisson ne créera jamais une grande panique comme celle qui éclata dans le New Jersey avant le début de la seconde guerre mondiale lorsqu’une pièce radiophonique d’HG Wells sur l’irruption de martiens à New York toucha les émotions latentes des auditeurs que provoquait la menace de la guerre imminente.

Faurisson se sent un rôle salvateur, une bonté souveraine, de la sagesse : il est un extra terrestre bienveillant qui parcourt la terre en touriste ; pas de pesanteur comme pour la soucoupe volante, des mouvements « intelligents » techniques supérieurs, pas d’actes hostiles (pompeux, vantard et pédant Faurisson, pas plus). Curieux, Faurisson est animé d’un désir d’observation ; comme les soucoupes volantes encore, il est attiré par les « centres atomiques » (ce qu’est Auschwitz en terme de représentation psychologique) et soucieux d’inspection « aérienne » plus précise de la terre…

Il lui est impossible de comprendre que ses références documentaires sont une science fiction story de la plus belle eau. Que tout bon sens dans l’homme s’en trouve choqué. Ce qui subsisterait d’objectif dans tout ce fatras est une masse de pré suppositions subjectives due à une cause psychique universelle, une matrice émotionnelle universellement répandue.

L’origine en est une tension affective.

Faurisson est présenté parfois comme « un humaniste » par ses admirateurs sensibles à la naïveté et à l’inconscience.

Exemple : « (...) Mais, à la question que lui pose son père le jour anniversaire de ses 16 ans : « Es-tu content que la France soit libérée ? », il opine et il exprime une interrogation sur le sort du peuple allemand vaincu, tant il ressent une arrogance vengeresse des puissances victorieuses. Qui peut vraiment reprocher à un adolescent un tel élan compassionnel, élan qui commandera le cours de sa vie ? (...) »

Idiotie ! L’Allemagne a-t’elle, au moment où elle jugeait et condamnait les autres, professé la conscience de sa faute ? Qu’on se refuse à savoir les exactions commises par les allemands - car n’est-ce pas c’était pendant la guerre - pour lister les méfaits des vainqueurs, le passé peu glorieux des anglais ici ou là n’excuse en rien les fautes qu’on a commise soi-même.

Il est simplement prouvé par l’extrait ci-dessus rédigé par un proche de Faurisson, l’inintelligence morale, l’endurcissement de celui qui formule de telles pensées. Qu’on retrouve plus tard l’individu Faurisson en négationniste n’est donc pas étonnant.

Cette tension affective, comme celle de toutes les manifestations anormales, n’apparait que chez les individus dissociés, en qui il existe une discontinuité. Elle vient d’être exposée : dès lors les veaux à deux têtes et autres pluies de grenouilles existent à satiété.

Faurisson se pose aussi parfois à la façon d’un témoin de soucoupes volantes : il se présente alors peu suspect de complaisance, doué d’un jugement rassis et d’esprit critique. C’est finalement un cas classique et semblable aux gens normaux qui voient la paille dans l’œil du voisin et non la poutre dans le leur, ce phénomène se rencontrant à son degré le plus haut dans la propagande politique.

Entre conditions personnelles intimes et conditionnements collectifs avec pour réceptacle correspondant « les juifs, les impérialistes, les francs maçons, les bolchéviques, les jésuites » etc. tout cela monte jusqu’aux cieux là où les Dieux avaient leurs sièges. Dieux qu’il se trouvera toujours quelqu’un pour vous dire comme pour les soucoupes volantes, qu’il les a vu de ses yeux vus.

"Il est vrai que" les juifs - en l’état supérieur de leurs connaissances qu’ils nous dissimulent - eux ne se contentent pas d’une inspection objective des usines nucléaires et visent à la mort des goys…. c’est d’ailleurs certainement un miracle s’ils ne nous ont pas tous asphyxiés en asséchant notre oxygène depuis ces millénaires passés à l’œuvre satanique avec la plus grande prudence et la plus grande circonspection puisqu’ils se cachent, les fourbes… on aurait même vu des juifs avec des griffes rétractiles... : intolérable cauchemar national socialiste, concentré de bêtise attristante, de faiblesse épidémique archaïque.

Etrange humeur aussi que de penser que les nazis – tels la lune - auraient été soucieux de nous laisser à voir « leur face la moins agréable », à savoir les chambres à gaz, alors que la face cachée regorge de forêts, d’eau et d’agglomérations ce qu’étaient, comme chacun sait, les camps nazis…

Le plaisir de Faurisson et de ses suiveurs est évident ; d’une façon générale le monde aime les histoires miraculeuses et sur le thème d’un malaise planétaire, cela n’exige pas de fondement rationnel. Dans un monde à l’équilibre psychique et aux évènements calamiteux de la seconde guerre mondiale et devant l’impuissance à les expliquer les rétrogrades sont inévitables.