dimanche 5 septembre 2010

Les Palestiniés


Je vais ici exposer aussi bien que je vais le pouvoir ce que je pense de la situation au Proche-Orient.

L'épais voile d'obscurité dans lequel nous sont projetés et d'où nous viennent nos informations, puis nos idées, est important pour les manichéens ; il ne peut en rien influer sur un universaliste pensant autant à partir de l'univers qu'il est, que depuis l'univers qui l'a fait.

Dans un article sur le dualisme j'ai écris : « il y a deux réalités, une objective, l'autre subjective et nous devons tenir compte également du concept de vérité psychologique. Ce concept de nature psychique est une incontournable donnée aux éléments réels constatables, aux faits observables. Il agit sur la discussion rendant différent les plans de l'objectivité et de la subjectivité par ce que Kant appelait la « copule du jugement » (copulation du jugement). »

Ainsi, on aura beau tourner ce phénomène dans tous les sens, pour les juifs, la Judée est une vérité psychologique, vitale, originale, autonome. Pour les juifs sionistes, les conditions ont été remplies pour que l'idée d'Israël se manifeste en force. Les questions qui se posent alors sur les conditions d'orientation et d'adaptation des hébreux à cette situation ne servent à rien : des jeux de lumières objectives et subjectives, comme toujours et partout, universellement, sont activés.

Mais même si rien n'est absolument vrai il n'en demeure pas moins que quand on perd une chose, aucune solution intellectuelle ne peut venir à votre secours : cette chose est perdue ! Cette vérité là est convaincante plus que toute autre.

Il ne s'agit donc pas de rentrer dans un jeu intellectuel : les palestiniens qui étaient là, sur zone, ont vu « leur monde » détruit et en sont irrémédiablement blessés.

Nul n'est prêt à se laisser séparer de la terre qui le faisait vivre, de la maison qu'il habitait, des arrangements historiques et de ses effets qui sont les fondements de son équilibre.

Nul en ce bas monde n'est prêt à accepter que les conditions soient réunies pour décréter l'expulsion de son logement et de son lopin de terre sans opposer une vive résistance. Et ceci où que ce soit sur un plan terrestre… quand c'est tout un quartier qui est touché par une expulsion de masse, c'est tout un quartier qui s'oppose, quand c'est toute une région, il s'agit toujours de la même résistance.

Plus celle-ci se prolonge moins il faut s'attendre à ce que l'indulgence se développe : la résistance se radicalise aussi sérieusement que se développe le chaos dans les esprits.

Les palestiniens sont supposables savoir mieux que quiconque qui sont les palestiniens, certainement plus que ceux qui les empêche de fonctionner en tant qu'habitants chassés des lieux, certainement plus aussi que ceux qui les soutiennent après plus de soixante années de conflit sur le terrain.

Même le plus incompétent des sots comprend cela.

Les idées et convictions qui s'expriment sur ce sujet d'Israël et de la Palestine sont l'œuvre de confréries dont l'expérience n'est pas forcément d'être des palestiniens.

On parle de ces expulsés en mal, comme si le principe qui vous ferait défendre votre logement et votre lopin de terre était le mal !

Qu'en est-il alors de l'action qui vise à vous expulser ? Cette action là est-elle une résistance au pouvoir du mal ? Certes non ou votre éducation de l'esprit est une éducation malhonnête ; vous ne pouvez dans ce cas pas être considéré par autrui comme un ami possible et vous plaindre de votre isolement…

La seule manière juste et légitime de comprendre les palestiniens est de tenter l'expérience en vous même de penser à ce qui vous arriverait si vous étiez engagés par d'autres à devoir abandonner votre tranquillité pour que d'autres accomplissent ce qui est pour eux « un acte de grâce ». Un « état de grâce » vu par ses partisans comme solution la meilleure pour contrebalancer l'incompréhension de sa propre communauté humaine en dressant un rempart politico-théologique complet et suffisant, se basant sur l'incomplétude et l'insuffisance de sa zone d'élaboration.

Naturellement, les palestiniens résistent, tant pour leurs droits que pour se reconstruire, tandis que le lobby pro Israélien explique au monde en quoi consiste un travail de reconstruction qu'il faudrait mettre en place pour que le monde en finisse avec ses imperfections !

Avant que d'appliquer le moindre conseil ou souhait venant de ce lobby il conviendrait d'abord que les choses soient bien mises en place au Proche-Orient !

Nous avons assez de nos propres imperfections et notre propre jardin à cultiver, jardin dont il serait dangereux de vouloir chercher à nous expulser…

Tout cela signifie donc que la façon dont on nous presse de vouloir considérer les mouvements de résistances désespérés des palestiniens comme autant de mouvements terroristes, est une manifestation de terrorisme intellectuel indigne d'approbation pour qui aime les questions directes. Il devrait y avoir un sens des responsabilités lié aux faits tels qu'ils sont, pas aux phénomènes psychiques destinés à des productions littéraires. Au contraire il y a un intellectualisme visant à se dérober sur le chemin de la foi enfantine, c'est-à-dire fantasmant les faits tels qu'on voudrait qu'ils soient.

Les palestiniens sont donc isolés au sens où leur situation souffre d'une mauvaise compréhension ; l'épais voile d'obscurité dont j'ai parlé au début est constitué des reflets de la pensée de ceux qui s'abstiennent de toute complication à leur endroit. Ils sont nombreux. Ils sont nombreux même chez leurs défenseurs. Le plus souvent ils s'expriment autrement - et précisément autrement - que selon ce que sont les palestiniens.

Pour le coup, les complications ne manquent pas.

Pour le coup, quiconque souhaite s'exprimer sur le sujet doit se méfier de ceux qui entreprennent de défendre les palestiniens en état de possession de concepts, dont il est visible qu'ils sont autant de poèmes portant la trace des difficultés avec lesquels ils ont été écrits, sont autant d'échantillons d'instruments visant à des buts compliqués, plus compliqués que la situation d'expulsés des palestiniens.

Parfois même dans certains cas militants, tout semble bon … à un tel point que la contre productivité remplit aux conditions préalables qui ont menés à ce que des juifs sionistes décident de s'installer là !

Ces gens qui « se payent le luxe » de s'honorer à être défenseurs de « La Palestine » agissent avec de telles chinoiseries que le centre d'intérêt primordial de leur activité militante c'est eux, pas les palestiniens.

Je tenais à cet article pour vous transmettre en premier que je considère les palestiniens comme niés, un processus d'élimination psychologique de leur existence - et donc pas seulement un processus par la brutalité des armes - est en place.

Je tenais à cet article pour vous transmettre en second que la prétendue compréhension que certains ont « du problème palestinien » est une compréhension à l'aryenne.

Les seuls qui ont quelque chose à dire sont les palestiniens : ce sont ceux, qu'en fin de compte, on entend le moins.

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