jeudi 11 décembre 2008

Liberté d'expression : de Job à Dieudonné


"Il y a des limites à la liberté d'expression."


Quelles limites dans l'expression faudrait-il imposer à six milliards d'individus particuliers dans le cadre de l'évolution de l'humanité, toujours en cours ?

Qui, quel humain se croirait en droit de ressentir les limites à la liberté d'expression ?

Quel être surhumain d'une extrême susceptibilité personnelle exigerait que tous cèdent à certaines exigences morales qu'il se croirait en droit de ressentir pour tous ?

Quel homme, quel être surhumain, quel Dieu serait-ce alors ?

 
Un Dieu à louer comme Juste mais qui aimerait jalousement se l'entendre répéter ?

Un Dieu méfiant, s'imposant, de force, à tous ?

Ce Dieu me paraîtrait habité d'éléments distincts qui lui donnerait une personnalité finalement bien humaine : je recevrai fort mal que cette personnalité s'estime en mesure de venir me dire que je lui dois des comptes.

Ce n'est certainement pas à l'amoralité d'un chef de tribu archaïque que l'on a des comptes à rendre et certainement pas dans le domaine de la culture humaine.

Comme je l'ai dit récemment, la culture humaine naît dans les sources de l'imagination, les sources de l'inspiration, les pensées, les pensées de fantaisie, le jeu.

C'est de cette libre ouverture sur « ce qui nous vient à l'esprit » que dépend la culture humaine.

Nous en dépendons, c'est toute la beauté et la grandeur de la culture humaine.

Nous en dépendons, c'est toute la beauté et la grandeur des sources de l'imagination, des sources de l'inspiration, des pensées, des pensées de fantaisie, du jeu.

C'est aussi se rendre compte à quel point nous dépendons de la liberté d'expression.
Dieudonné, comédien, humoriste, a face à lui, une fois de plus, de Justes Divinités qui exigent qu'on les maintienne à tout prix de bonne humeur...

C'est en ces circonstances, qu'on a une personnalité ou que l'on en n'a pas.

Que certains soient possédés par leurs images plus qu'ils ne les possèdent, que certains aient une dépendance totale et absolue en certaines choses, ne suffit pas pour que l'on se serve de ces bases pour rendre la Justice Absolue !

Cela, c'est l'expression de l'injustice TOTALE.

Les « propriétés personnelles » des uns et des autres ne mettent personne en relation : ce sont des cassures, des FRONTIERES.

Nous sommes six milliards d'êtres humains, c'est notre seule totalité.

Nous dépendons de la liberté d'expression !

Nul ne sait ce qu'il adviendra de l'homme, nul n'est un Dieu : le contradictoire et ce qu'il inspire est le seul moyen capable de faire de nous un jour, des êtres Justes...

... à moins de préférer la mort.


* * *





"En vérité, je sais bien qu'il en est ainsi : L'homme pourrait-il avoir raison contre Dieu ? Quiconque s'avise de discuter avec lui ne trouve pas à répondre une fois sur mille ... Recourir à la force ? Il l'emporte en vigueur ! Au tribunal ? Mais qui donc l'assignera ? ...
Car ce n'est pas comme moi un homme : impossible de discuter, de comparaître ensemble en justice ... Il peut me tuer : je n'ai d'autre espoir que de justifier devant lui ma conduite."

Le Livre de Job - Job 9 et 13